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À Lourmarin, des villageois prêts à rompre avec le "tout tourisme"

  • Photo du rédacteur: VAL
    VAL
  • 25 mai 2023
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 mai 2023

LA PROVENCE - EDITION DU MERCREDI 24/05/2023, par R.Ca. et C.G.

Stéphane Buffet, Cécile Avril et Janet Mead, les fondateurs de l'association "Vivre à Lourmarin" créée pour proposer un nouveau modèle de développement pour leur village.

Crédit photo - PHILIPPE DAUPHIN


Une association monte en puissance pour dénoncer plusieurs projets d'établissements de luxe et de parkings dans cette commune arrivée selon eux à un point de saturation


"Qu'ai-je fait ? Que dois-je faire encore ? Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore ?" À la croisée des chemins après plusieurs décennies d'essor touristique puissant, les choix devant lesquels se trouve la commune de Lourmarin évoquent le dilemme d'Hermione. Faut-il encore céder aux sirènes enjôleuses du tourisme haut de gamme du Luberon qui pousse le village dans une spirale du "toujours plus" ? Ou bien est-il temps de suspendre les grands desseins, les parkings et nouveaux établissements de luxe, feutrés, étincelants et voraces, pour retrouver les plaisirs simples et discrets d'une vie de village qui se dissout dans la grande marée touristique ?

Depuis quelques mois, une nouvelle association entend s'emparer de ce débat jamais vraiment posé par les responsables successifs pour le porter sur la place publique. "Vivre à Lourmarin", c'est son nom, s'est constituée en réaction, et pas en opposition, à de nouveaux projets d'aménagements de grande ampleur à l'échelle du village : l'extension de l'hôtel Le Galinier, qui prévoit de doubler sa capacité avec une quarantaine de chambres supplémentaires, la création d'un nouvel établissement de luxe en cœur de ville (La Fontaine...) et, en lisière de celui-ci, trois nouveaux parkings (pour un total de 750 places) qui remplaceraient des prairies et des terres agricoles (irriguées pour certaines) afin d'absorber les flux de visiteurs, toujours plus nombreux.


200 personnes pour la première réunion publique

Une initiative accueillie avec intérêt par les habitants à en juger par les 200 personnes venues assister à la première réunion publique de "Vivre à Lourmarin" qui, avec ses 150 adhérents, rassemble déjà plus de 15 % de la population. "La municipalité semble avancer de façon autonome et déconnectée avec une vision centrée sur le développement économique et touristique sans s'intéresser au cadre de vie des habitants", estime Stéphane Buffet, l'un des trois fondateurs de l'association.

Cécile Avril va plus loin : "Plus le tourisme se développe et plus les choix faits sont au détriment des gens qui vivent là à l'année. Nous n'avons pas de crèche, le bureau de poste vient de fermer mais nous allons avoir de nouveaux hôtels de luxe. Nous voulons interroger ce modèle qu'on nous présente comme immuable, collecter la parole des habitants et porter une autre vision, respectueuse de l'environnement mais dynamique à la fois."

Plus de résidences secondaires et moins d'habitants

Aujourd'hui, les chiffres sont éloquents. Après trois décennies de développement effréné du tourisme, la commune chère à Albert Camus qui caracole dans les classements des "plus beaux villages de France" a perdu des habitants au rythme de -1,4 % par an quand le département continuait d'en gagner.

Montée jusqu'à 1120 âmes au tournant des années 2000, la population est retombée autour du millier et, alors que 40 % des logements de Lourmarin sont des résidences secondaires (Insee, 2019), y vivre est devenu difficilement abordable pour les jeunes ménages qui préfèrent s'installer dans les communes moins courues des environs. "On gagne des touristes et on perd des habitants et il y a une différence croissante entre notre niveau de vie et le leur. Il faudra nous démontrer l'intérêt pour les Lourmarinois de ces projets. On va nous dire que cela crée de l'emploi, mais nous n'y croyons pas. Les hôtels de luxe recrutent des gens formés bilingues, ce ne sont pas forcément des compétences que l'on trouve localement. Et les difficultés à se loger sur la commune font qu'ils s'installent le plus souvent ailleurs", critiquent les responsables de "Vivre à Lourmarin".





​L'association "Vivre à Lourmarin" s'oppose notamment à l'extension de l'hôtel Le Galinier. PHOTO PHILIPPE DAUPHIN

L'association "Vivre à Lourmarin" rejette aussi la création de trois nouveaux parkings (750 places en tout) sur des espaces naturels. PHOTO PHILIPPE DAUPHIN









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