Une réflexion urgente à mener sur le patrimoine, bien commun à transmettre aux générations futures
- VAL
- 12 mai 2023
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Dernière mise à jour : 17 mai 2023
Rédaction VAL

Maison de Me Martin, milieu du XVIIème siècle, Place de la Fontaine à Lourmarin. Photo in Pays d’Aigues, cantons de Cadenet et de Pertuis, inventaire topographique, Ministère de la Culture et de la Communication, inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, 1981, Imprimerie Nationale.
Nous avons la chance de vivre à Lourmarin : Château Renaissance, bastides, moulins du 17ème siècle, pigeonniers et maisons de village typiques, fontaines, lavoirs, Temple, Église, toits de tuiles anciennes, murs en pierres grises, toutes choses que l’on croit et espère éternelles, comme l’eau, la lumière ou les arbres.
C’est pourquoi, en France, le patrimoine des villes et villages est identifié et soumis à réglementation. A Lourmarin, sept sites sont protégés par leur inscription aux Monuments Historiques : le Château Renaissance, le Temple Protestant, l’ancien hôtel Philippe de Girard, l’atelier de la forge, la grande fontaine, le pont à coquille, et le Château de la Corrée avec son parc et ses bassins conçus par Philippe de Girard.
Il existe également un « Inventaire topographique du Pays d’Aigues », publié en 1981 par le Ministère de la Culture et de la Communication, qui répertorie 40 sites et bâtiments remarquables, dont la maison de Maître Martin, le futur hôtel de la Fontaine, avec son décor intérieur ses fresques et son escalier malheureusement détruits par des travaux récents.
Le PLU* de Lourmarin identifie trente-trois « éléments de paysage (patrimoine bâti) à préserver ». La base de données « Mérimée », consacrée au patrimoine architectural français de la Préhistoire à nos jours, contient plusieurs dizaines de fiches décrivant les lieux et objets remarquables à Lourmarin dont les propriétaires sont publics ou privés.
Lourmarin peut ainsi être fier de la qualité de son patrimoine bâti reconnue depuis des générations et hors de nos frontières. À cela, il faut ajouter le petit patrimoine provençal, puits et sources, mines, restanques, cabanons, bassins, réseaux d’eau d’arrosage avec leurs martelières, murs en pierres grises, arbres, plantes et bêtes, moins visibles et encore plus fragiles et difficiles à protéger.
Nous constatons aujourd'hui à quel point il est difficile de préserver les trésors du village face à des projets privés qui par leur ampleur ou l’absence de conscience les mettent en péril pour construire toujours plus « grand », « neuf », « luxueux ».
Ce grand et petit patrimoine fait partie de notre bien commun dans lequel tous les habitants se reconnaissent et reconnaissent le travail des lourmarinois d’hier pour les lourmarinois de demain. Nous savons que ce patrimoine appartient à tous, nous avons simplement le devoir de le transmettre.
Le monde a changé, le dérèglement climatique, l’artificialisation croissante des sols, les épisodes de sécheresse, le manque d’eau et le sur-tourisme, entre autres, devraient nous amener à en prendre le plus grand soin et nous interroger sur le bien-fondé du seul argument économique. Servir des intérêts à court terme va conduire à la destruction irréversible de notre cadre de vie.
* Plan Local d'Urbanisme
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Cage d’escalier avec fresques et décors de dessus de porte de la Maison Martin